Mise En Boîte
Mon Dieu, à 20 ans, la vie semblait si belle que mon seul objectif était le bonheur. Le temps passe, et me voici dans la trentaine, à me prendre la tête pour définir des buts à atteindre. Tout ça parce que j’avais oublié la raison qui me poussait à me lever du lit chaque matin.
Mais jeudi soir, cette fameuse raison m’a percutée la gueule tel un boomerang et m’a laissée ko. Quand ma copine, femme au foyer, m’a raconté que son mari ne lui parlait plus. Qu’il lui donner au compte goutte des billets de 50.- pour aller faire les courses pour toute la famille. Quatre enfants quand même. Je me suis rappelé que si j’en étais arrivée là, avec un travail exigeant, c’est parce qu’au fond de moi, je ne voulais pas, jamais, dépendre financièrement d’un homme.
Alors parce que ce travail est dur, je me mets à repenser ma gestion du temps, à me fixer des objectifs. Choisir un chemin et s’y engager. Ne pas considérer le bonheur comme quelque chose d’acquis.
Parce que vendredi, je me suis rendue compte que j’étais tombée dans un piège et que le bonheur que j’avais à 20 ans, je l’avais laissé s’envoler. C’est bien d’avoir un travail, financièrement. Mais je me suis laissée enfermée dedans. Je ne suis pas que mon travail, je suis tellement plus. Je l’ai oublié, à force de ne penser qu’au boulot et d’allumer la télévision pour ne plus y penser.
J’ai débranché la télé. Je suis plus qu’une petite unité malléable qui achète les produits vantés par les pubs. Je suis plus qu’une machine à produire rapidement du chiffre d’affaire.
On est tellement multiple, tellement complet. Mais, sans faire de bruit, on nous enlève, petit à petit, on nous retire une petite partie de nous à la fois, et, si on ne se défend pas, on se retourve mis en boîte.
mis en boîte pour terminer mis en bière, notre vie ne serait qu’une question de contenant…