Après la mort… la vie, elle, continue…

Début août, après avoir bu beaucoup de tisane d’alchémille, je pensais ma fausse couche derrière moi. On a donné un nom au petit. Et un matin, on est parti pour déposer, en sa mémoire, un galet de granit au sommet de la montagne de gneiss, au pied du caillou où mon oncle est mort il y a tellement longtemps, pris par une avalanche… Il avait 17 ans, je n’étais pas encore née,  j’ai juste pu constater les traces qu’a laissé ce drame dans ma famille, la chambre qu’on condamne, les tristesses en arrière-plan…

– « Je ne sais pas quoi dire… »

– « Des fois, c’est comme ça, faut juste accepter ces moments sur lesquels on n’arrive pas à mettre de mots. »

– « Ouaip, accepter… on l’a déposé ici, on pensera à lui à chaque fois qu’on viendra skier, à chaque 15 août quand on montera sur la montagne, et maintenant, on continue notre route. »

Et c’est ce qu’on a fait. On est parti en vacances, de la marche, sac au dos.

A notre retour, on a gravi notre premier 4’000… En redescendant, une horrible douleur me ceinturait le bas-ventre. Je grimaçais, mais en serrant les dents. Pourtant je n’ai jamais eu si mal. Et je ne savais pas ce que c’était. J’ai passé ma nuit sur les toilettes.

Et le petit gars, il est sorti vers 7h00 du matin. J’ai pris un gant et j’ai été le repêché dans la cuvette.

Elle était là, cette boule de vie morte, au creux de ma main.

Comme je ne pouvais rien en faire, je l’ai remise dans les toilettes.

C’est horrible, c’est pas poétique.

Mais on s’était donné le droit d’être triste.

On avait pris le temps de lui dire au revoir.

Et on s’était donné le droit de continuer à vivre.

Alors… j’ai tiré la chasse d’eau…

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