De toute manière, ça ne sert à rien…
Quelles sont tristes, ces minutes noires passées dans le lit, entre 6h37 et 7h19 à refuser de toutes ses forces le jour qui se lève puis s’avouer vaincue et s’extirper de la douce chaleur des draps. Vas-y, c’est ton gagne pain, un salaire à la fin du mois pour une vie pas autant heureuse qu’elle pourrait l’être.
Pourtant, il fut un temps… Aux premiers rayons du soleil, je me tenais sur le pas de porte. Enervée de ce temps qui passait trop vite et émerveillée par les promesses du jour à venir. Immergée dans un sentiment de sérénité, d’amour, de plénitude.
Mais sournoisement, progressivement, « ça ne sert à rien » s’est aménagé une place croissante dans ma vie. Finalement, il a fini par balayer mes envies les plus profondes. Me lever, ça ne sert à rien. Etre belle, ça ne sert à rien. Ecrire, ça ne sert à rien. Remeubler le salon ? Trop cher ! Et ça ne sert à rien…
Il a amené désolation, tristesse et grincement de dents. Fatigue et épuisement. Pourtant la beauté de la vie me tendait les bras, un jour j’ai attrapé sa main et j’ai écouté ses conseils : pas de grands changements, fais de petits pas, donne du poids à tes moments de joie, libère-toi de ce « ça ne sert à rien ». Et tu trouveras peut-être la réponse à ta question…
Depuis, j’ai établi une liste non exhaustive… A quoi ça sert ? A danser. A être heureuse, à être bien. A être un. A pouvoir compter sur quelqu’un et à être là au cas où. A être libre de dire non. A savourer un café. A écouter la pluie sur les carreaux. A rendre la maison accueillante. A partager un bon verre de vin, un sourire. A surprendre un regard plein d’amour et de joie au milieu d’une danse. A devenir indulgente avec soi-même. A se voir comme un tout et à ne plus s’attarder sur les détails. A être libre de voler et de chanter. A dire ce que l’on pense. A être ce que l’on est. A apporter de la joie, à apporter des rires, à susciter des émotions, des questions, des remises en question. A se rapprocher de l’immensité en nous. A déguster un soupe à la courge avec son pesto de persil, à sentir la chaleur du soleil sur sa peau, à perdre son regard dans le relief boisé des montagnes. A réserver un billet d’avion pour Istanbul…
Joliment exprimé 🙂
Et oui, c’est ce qui fait le charme de l’existence… Et il est vrai que le côté obscur de la vie a une fâcheuse tendance à vouloir prendre la place de la lumière.
ça m’a fait du bien d’en prendre conscience, je m’applique à voir la lumière depuis !
Et bien au moins, cette écriture sert à quelque chose… Notamment à nous dire que nous ne sommes pas seules dans notre coin à brasser ce genre d’idées… noires ! Belle journée sous le soleil !
merci… une raison de plus à ajouter à ma liste !