Ma mère m’énerve. Et la vôtre ?
Voilà une idée couramment admise difficile à contredire : les relations mère-fille sont compliquées. Et si je me permets de faire un billet sur ce sujet, c’est tout simplement parce que ma mère m’énerve.
J’habite la maison d’en face et je la tiens à distance en lui montrant les crocs. Parce que j’ai l’impression d’avoir 6 ans quand elle me parle et qu’elle porte en elle ce désir de me changer, de me convertir à sa foi. Je suis donc devenue rebelle en colère. Un peu tard pour faire ma crise d’adolescence ? Pas très adulte ? Pourquoi donc cette stratégie ?
Une de mes amies a une relation fusionnelle avec sa mère, elles sont presque inséparables. Pourtant, il y a toujours une période de l’année où sa mère est particulièrement désagréable. Elle se transforme en victime, cherche à culpabiliser son entourage. Et je me dis qu’une mère, finalement, ça reste quelqu’un de profondément humain, fragile et parfois insatisfait. Est-ce que les mamans s’octroient un droit à nous gâcher la vie en échange de tous les sacrifices qu’elles ont consentis pour nous ?
Est-ce pour cela que beaucoup de mes amies ont mis une distance physique entre elles et leur mères ? Pour ne pas avoir à participer aux rencontres dominicales, pour se sentir libres et pour ne pas s’engueuler trop souvent ?
On a chacune nos stratégies vis-à-vis de notre mère, pour nous protéger. Et elles ont un point commun : la distance. Pourtant, un jour, tout s’effondre. Une amie a perdu trop tôt et trop vite sa mère. Ce qui reste alors, c’est le vide, la difficulté de dire adieu et cette envie, au-delà de la mort, de la rendre fière d’elle.
Il me semble que deux aspects, parfois incompatibles, s’affrontent en nous : cette envie de liberté et ce besoin de reconnaissance.
Et parfois, je me dis que le bonheur d’être soi-même devrait être plus fort que l’envie de faire plaisir à notre maman. Je me dis qu’elle devrait comprendre, parce qu’elle m’aime, et qu’elle devrait me prendre simplement comme je suis.
Et je comprends peut-être un peu ma stratégie : j’ai décidé de me préserver, moi. Elle m’a élevée, je l’en remercie, mais je réclame mon droit à l’indépendance. Et si il faut en passer par la douleur…
Pour l’instant, pas de regrets. Mais l’espoir quand même de retrouvailles. Il nous faut faire un bout de chemin avant… Les relations mères-filles sont compliquées… C’est d’un banal, finalement.
Etant encore une ado, mon point de vue risque d’être simpliste : c’est vrai que des fois ma mère m’énerve au point de me taper la tête contre les murs, j’aimerais bien qu’elle lâche du lest (parce que bon, je suis quand même capable d’aller faire les courses de mon côté…). Mais d’autre part, c’est ma petite môman et je renonce difficilement aux gros câlins 🙂
Evidemment qu’un gros câlin, selon les circonstances, est toujours le bienvenue… seulement ma mère semblait vouloir me couvrir de papouilles à chaque rencontre… j’ai 35 ans quand même ! Bon, là, je crois qu’elle a compris… enfin…
Bon courage alors ^^
C’est l’insoluble problème du cordon. A qui le couper fait le plus de mal ? L’aspect fusionnel est de l’ordre du refus du renoncement de l’un, à la toute-puissance. La peur de la perte de l’amour de l’autre peut-être ? Une conversation rassurante sur les sentiments que chacun éprouve pour l’autre même en dehors de lui, prouve que « loin des yeux, mais pas loin du coeur. » Et aussi, l’éloignement, la volonté d’être soi, d’être un individu à part entière et non dans l’assimilation est un élan de vie, de survie et c’est comme cela que ce doit être.
En fait, je pense que bien souvent, dans le cas que tu évoques, c’est la mère qui du mal à accepter qu’une part d’elle ait une volonté qui lui est propre, de devoir donner un autre sens à sa vie. L’amour et l’échange aident certainement à surmonter ces doutes et ces peurs. Bonne journée à toi. 🙂
Merci pour ces mots… les relations humaines, ce que ça peut être riche et parfois complexe aussi. Je me réjouis de voir comment ma relation avec ma mère va évoluer, c’est ça qui est bien avec la vie, on risque pas de s’ennuyer ! Bon week-end à toi !
Oui et je te souhaite une belle relation dans le partage émotionnel !
Bonne nuit. 🙂