Une touriste à Orgosolo

Finalement, après avoir visité Nuoro, j’ai quand même décidé de trainer Jules jusqu’à Orgosolo. Nous n’allions pas nous laisser décourager, il fallait bien suivre les conseils du lonely planet… et si nous ne revenions jamais dans le coin ?

Il nous a fallu du temps pour trouver la route, puis du temps pour rejoindre le village adossé à la montagne. Quelques femmes, seules, habillées en noir, traversaient la rue principale. Les vieux, assis l’un à côté de l’autre sur un mur, s’appuyaient sur leur canne. Les hommes discutaient en petit groupe en nous regardant passer du coin de l’oeil.

Orgosolo est connu pour « les commentaires de la vie sociale, propos politiques, prophéties apocalyptiques qui figurent en gros caractères sur les façades défraîchies des maisons et cafés » (source : lonely planet). Le temps était toujours maussade, les rues étaient tristes, les fresques parlaient de guerre, du travail des enfants, de la pauvreté.

Nous avions roulé toute la journée, je voulais un petit monde rose pour mes vacances, je me retrouvais à Orgosolo devant une réalité que je ne voulais pas voir, et je détournais la tête.

En y réfléchissant, lorsque je suis en vacances, j’ai plutôt envie d’oublier que la vie, c’est aussi ça. Je n’ai pas envie d’y voir l’horreur du monde. Les ruelles doivent être gaies et les balcons fleuris. Il doit avoir des rires d’enfants qui ricochent contre les murs. La vie doit être douce, tout le monde doit être heureux. Idéalement, rien ne devrait me rappeler que mon travail a peu de sens à mes yeux, que je ne fais rien contre la misère du monde, et que je me contente de suivre le flow…

Nous nous sommes perdus un peu plus loin dans les ruelles, et au détour du chemin, la vie m’a quand même fait un petit clin d’œil au travers de cette fresque:

orgosolo_neruda1L’homme voudrait être poisson ou oiseau, le serpent voudrait avoir des ailes, le chien est un lion désorienté, l’ingénieur veut être poète, la mouche étudie pour devenir hirondelle, le poète essaie d’imiter la mouche, mais le chat veut être chat… »

Pablo Neruda

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