Baptême

Et oui… après tout ce que j’ai pu dire à mon entourage, nous avons fini par baptiser le petit. Mais je ne sais plus pourquoi… Je pense que je m’imaginais dire un grand merci à « Dieu » pour ce petit miracle, et que, me sentant plus forte depuis que j’entrevois que « Dieu » est bien plus que tout ce que les hommes peuvent imaginer et conceptualiser, je pensais pouvoir participer à cette cérémonie sans trop de tiraillements.

En vérité, je vous le dis, depuis ce jour, un malaise m’accompagne. Comme si la famille de l’église avait voulu me prendre cet enfant, me donner la tâche de lui transmettre ce qu’elle veut elle, et qu’elle avait voulu remplacer la naissance brute, animale et sanglante par une seconde naissance, pure, blanche et artificielle.

Oui, je sais, je vais surement trop loin, je dois être un peu folle, ou un peu sorcière… Le lendemain du baptême, ma mère, tellement contente que son petit-fils ait été accueilli dans la grande famille des baptisés, est venue par deux fois m’exhorter à me rendre à l’église avec le petit… J’ai senti un terrible besoin d’aller me réfugier sous les chênes. J’ai emmené le petit dans sa poussette et j’ai été me reposer sous leurs feuillages. Eux n’exigent rien. Jamais. Et ils sont si doux… Un peu comme « Dieu », je suppose…